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Écoute, râle et pardonne

  • Photo du rédacteur: Natalia
    Natalia
  • 13 août
  • 4 min de lecture

Écoute quand tu parles

Un soir, je suis chez une copine. Je sais plus trop comment, on en arrive à parler de mon ex. 12 ans ensemble, y’a du dossier. Et là je pars dans une tirade enflammée 😡. Tu sais : ce genre de discours qui livre une partie de ton cœur sans trop chercher à savoir si c’est le sujet, sans chercher à savoir si la personne en face à envie de l’entendre, sans trop chercher à savoir d’où ça sort. Sans trop chercher. Et ça liste ce qui va pas, ou ce qui allait pas, ça râle en cascade, ça grogne sans fin, ça envoie des médisances en troupeau, comme un vomit tout pourri d’un coin de ton cœur oublié 🤮. Bon, là en l’occurrence c’est le mien. Mais je préfère quand on parle de toi ! 😁


En rentrant chez moi, je réalise. Avant je ne voyais pas ces tirades enflammées, ce vomit moisi, pasque y’avait que ça qui sortait. C’était le mode normal. Maintenant, c’est de moins en moins le cas, alors ça me perturbe quand ça arrive.

En fait, maintenant j’écoute quand je parle ! Du coup parfois je réalise des trucs craignos.

Le lendemain matin, dans les bois, j’en parle à Jésus :


- Je comprends pas, j’ai fait tout comme la pasteure elle a dit : j’ai pardonné à mon ex et je me suis libérée des offenses.


Alors si tu passes pas particulièrement ta vie dans la Bible, les « offenses », c’est les trucs qui te blessent. Pas le coup de masse que t’as mis sur ton doigt (en même temps fais un peu attention à ce que tu fais !). Plutôt les comportements des autres, aussi bien les petites choses du quotidien que les grandes choses horribles qu’on ne souhaite à personne.

C’est marqué dans le bouquin de pardonner ces machins là, histoire d’éviter qu’ils te bouffent le cœur et le cerveau avec. Que ce soit en mode « j’y pense tout le temps et ça me prend la tête » ou plus caché, ça te ronge de l’intérieur comme un asticot dans une prune (j’ai plein de prunes au jardin en ce moment).


Je réfléchis : est-ce que j’ai pas encore des trucs à pardonner ? Pourtant j’en ai pardonné un paquet déjà !


T’as pas assez râlé


Et puis une pensée rigolote me traverse les neurones :

- T’as pas assez râlé !

What ? C’est vrai qu’à l’église – pardon, « à la church » (ça fait beaucoup plus classe en anglais) – on nous dit de détailler l’offense avant de la pardonner, de dire pourquoi ça nous blesse. J’appelle ça râler.


Avec mon ex, c’est compliqué : j’ai bien des trucs à lui reprocher, mais soyons honnêtes, j’étais entre pas mieux et carrément pire que lui dans notre couple. En plus, il était plein de bonne volonté pour prendre soin de moi, c’est juste qu’il ne pouvait pas donner ce qu’il n’avait pas reçu. C’est tout. C’est juste une victime de notre monde qui a perdu la vérité dans les méandres de nos tâtonnements. Tu peux pas en vouloir à quelqu’un pour ça ! Genre on est tous dans ce cas !!


Mais en fait, à force qu’on m’explique en boucle le délire du pardon à la church, ça a fini par rentrer ! Peu importe si tu te trouves légitime ou pas pour râler : tu râles ! Peu importe si c’est de la faute de l’autre ou pas. C’est même pas la question. Tu dis ce qui t’as blessé, ce que tu trouves injuste, ce qui te donne envie de hurler. Tu balances tout. 


Alors j’essaye. Je balance tout. Je râle. J’explique à Jésus. Pour la première fois de ma vie, je suis honnête avec ce que je ressens. Je suis honnête avec ce qu’il y a dans mon cœur. Ce jour-là, dans la forêt, les écureuils apprennent des choses que je n’avais jamais dites à personnes, dont je ne m’étais moi-même pas vraiment rendu compte car je ne les avais jamais verbalisées.

écureuil surpris

Et seulement une fois que j’ai tout dit, seulement une fois que j’ai tout sorti, une fois que tout est honnêtement en lumière, sans filtre, je peux pardonner.

Rien à voir avec quand j’avais fait « comme la pasteure elle a dit ». Là j’ai fait aussi « comme la pasteure elle a dit », mais j’ai compris ce qu’elle a dit et je l’ai fait avec mon cœur. J’ai pas essayé d’appliquer une méthode « au cas où ça marche son histoire ». Je me suis approprié ce super pouvoir, et je l’ai utilisé pour laisser Jésus guérir un bout de mon cœur ! Je l’ai utilisé pour laisser Jésus me rendre encore un peu plus libre.


Depuis, j’ai l’impression d’être une experte du pardon, ceinture noire, 3ème dan. En fait ça veut dire que je râle ! Mais j’essaye de rester sur un objectif de râlage précis : c’est pas pour me plaindre, c’est pas pour pourrir des gens, c’est pour pardonner.


Alors voilà, je voulais te partager ces petites découvertes pour t’encourager à écouter quand tu parles (ou quand tu penses), à râler (dans un cadre et un objectif bien spécifique, pas juste pour râler), et à pardonner.


Écoute, râle et pardonne.


Natalia, impératrice des râleries de forêt.


La vidéo correspondante ici.


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